Interview for Smash Press

Le week-end dernier, nous sommes allés à Berlin pour une interview avec Tokio Hotel. C’est la première interview néerlandaise que Tokio Hotel a donné depuis cinq ans. Nous avons parlé entre autres des cinq dernières années, de leur tournée à venir, du dernier album du groupe, intitulé « Kings of Suburbia », et bien plus encore !

Bill : Hey ! Nous sommes Tokio Hotel ! Nous sommes avec Smashpress et allons répondre à vos questions.

Une question importante pour commencer : comment allez-vous ? Que ressentez-vous lors de cette première interview néerlandaise après 4-5 ans ?
Bill : Nous allons bien. Cela fait longtemps… Nous sommes excités, stressés, nerveux, heureux ; c’est un mélange de plusieurs sensations. Nous préparons notre tournée et c’est très excitant. Nous serons bientôt sur les routes. Les derniers jours de préparation sont toujours un peu éprouvants, parce que nous finalisons la production, nous avons les dernières répétitions,… Beaucoup de choses se passent. Nous ne dormons pas beaucoup, mais c’est aussi très amusant, nous en profitons à fond.

Qu’avez-vous fait durant ces cinq dernières années ?
Bill : Nous avons fait une pause pendant un an, et nous n’avons pas fait grand-chose. Nous avions besoin de prendre du recul pour retrouver de l’inspiration et de l’énergie pour refaire de la musique. Parce que nous étions assez épuisés après avoir été en tournée pendant si longtemps avec le dernier album. Nous ne savions plus quoi faire, et c’était important pour nous de prendre de la distance avec tout ça.
Tom : Vivre notre vie.
Bill : Tom et moi avons déménagé aux Etats-Unis. Nous n’avons rien fait pendant un an ; puis nous avons recommencé à faire de la musique. Nous avons construit un studio chez nous et avons commencé à écrire, nous nous sommes replongés dans la musique. Nous avons simplement composé, nous ne subissions aucune pression, nous ne savions même pas quand nous allions sortir l’album. Nous voulions vraiment être satisfaits de notre travail. Nous avons simplement passé tout notre temps à faire de la musique, et cela a pris un peu plus de temps que prévu. [rires]

Comment est la vie aux Etats-Unis ? Est-ce qu’on vous reconnaît souvent ?
Bill : L.A. est la ville parfaite pour se cacher. Parce qu’il y a tellement de personnes qui veulent être célèbres et se retrouver sous le feu des projecteurs. Donc pour nous, qui ne voulons pas être reconnus, c’est parfait, parce que nous pouvons nous cacher derrière ces personnes. Nous essayons de vivre une vie normale. Nous n’avons pas fait d’apparition et n’avons donné aucune interview pendant quelques années ; pas de photos, rien… Nous avons essayé de rester en-dehors de tout cela. Nous avons fait des choses tout à fait normales, et L.A. est la ville idéale pour ça.

Il y avait un océan entre vous. Cela a-t-il changé les choses ? Est-ce que vous vous êtes vus souvent ?
Georg : Nous sommes venus de temps en temps.
Tom : Nous avons essayé de ne pas les voir si souvent, mais… [rires] Mais oui, en ce qui concerne la production de l’album… Les choses sont beaucoup plus faciles aujourd’hui, le lieu n’a plus d’importance. Nous avons enregistré dans des studios à Berlin, Hambourg, L.A., un peu partout dans le monde. De nos jours, on peut faire beaucoup de choses sans même se rencontrer.
Georg : Ce qui est bien.
Tom : C’est génial, parce qu’on se déteste ! [rires] Mais ce n’était pas un problème, en fait. Nous n’avions même pas l’impression de vivre dans des pays différents.
Bill : Nous étions en contact en permanence, nous savions toujours ce que les autres faisaient.
Tom : Nous formons un groupe depuis déjà 15 ans, non ?
Georg : Oui.
Tom : C’est fou. 2000 ? Ou 2001 ?
Bill : Oui, 2000.

Prévoyez-vous de revenir en Allemagne un jour ?
Bill : Ils vivent toujours ici. Mais je ne sais pas… Nous adorons passer du temps ici. Je pense que quand tu ne vis pas dans un pays, tu l’apprécies beaucoup plus. Parce que tu y vas en vacances et que tu ne vois que les bons côtés. C’est chouette. Nous adorons l’Allemagne, bien sûr. Nous sommes très attachés à ce pays parce que c’est là que nous sommes nés. Nous aimons beaucoup venir ici. Mais je pense que c’est plus facile pour nous de vivre dans un autre pays.

Tom : Mais ça n’a pas vraiment d’importance pour l’année à venir, parce que nous serons sur les routes la plupart du temps, et nous dormirons dans le bus de tournée. Je pense que cette année sera très chargée.

Comment la presse et les paparazzis vous traitent-ils depuis votre retour ?
Bill : C’est un peu plus détendu. Et à L.A., il y a beaucoup de personnes qui appellent elles-mêmes les paparazzis, parce qu’elles veulent être dans les tabloïds ; donc si tu connais les endroits à éviter, tu peux te cacher assez facilement.
Tom : Je pense que les gens, surtout les photographes, savent que nous n’aimons pas cela. Et je crois qu’ils essayent de respecter cela et de nous laisser tranquille.
Bill : La plupart du temps.
Tom : Oui, la plupart du temps.
Bill : En Allemagne, il n’y a pas vraiment de paparazzis. De temps en temps, mais c’est assez rare. C’est un pays où on n’a pas ce problème. En France, c’est la folie, ils ont beaucoup de paparazzis. Mais en Allemagne, pas vraiment.
Georg : Surtout à Magdebourg, où Gustav et moi habitons.
Bill : Il n’y a même pas de photographe.
Georg : Il n’y a même pas d’appareil photo.
Tom : Il n’y a pas un seul appareil photo dans la ville. [rires]

Comment et pourquoi avez-vous eu l’idée du concours pour les 8 ans de « Durch den Monsun » ?
Tom : Je pense que c’était mon idée de célébrer les 8 ans de « Durch den Monsun ».

Georg : Ton idée, comme toujours.
Tom : Nous voulions faire quelque chose de spécial avec les fans. Et je me suis demandé ce qui serait génial pour eux, et vraiment exclusif. Donc je me suis dit que ça serait bien s’ils pouvaient nous voir en studio. Parce que tout le monde se demandait ce que nous faisions, et personne ne savait ce qui se passait. Et c’était très excitant. Je pense que les deux fans qui ont gagné le concours étaient les premières personnes qui ont entendu les chansons ; même la maison de disques ne les connaissait pas encore. Je pense que c’était une chouette expérience. Et c’était très amusant.

[A Georg et Gustav] Mais vous n’étiez pas là ?
Georg : C’est vrai, nous avons raté ça.

Tom : Mais les fans ne l’ont même pas remarqué.
Bill : Oui, elles ont dit : « Oh, tout le groupe est là ! » [rires]
Tom : Et nous avons dit : « Non, Georg et Gustav ne sont pas là. » Et elles ont répondu : « Ah oui, c’est vrai. » [rires]

Avez-vous une « bucket-list » pour le groupe ? Des choses que vous voulez vraiment accomplir ?
Bill : Nous aimerions aller en Australie, nous n’y avons encore jamais été. Et nous aimerions gagner un Grammy.

Tom : Je me suis dit que je n’allais pas arrêter tant que Tokio Hotel n’est pas le groupe le plus célèbre au monde ; et je pense que nous sommes sur la bonne voie. [rires] Et c’est tout ; il n’y a pas grand-chose sur ma « bucket-list », juste être le groupe le plus célèbre au monde.
Bill : Très facile.

Vous avez été à Tokyo. Était-ce une bonne expérience ?
Bill : C’était excitant. Nous avions peur de ne pas aimer, mais c’était très amusant. C’est différent de tout ce que nous avons fait avant. L’énergie, les gens, la mode, tout est très différent. Et c’est intéressant. Même dans le milieu de la musique, tout est très différent de l’Europe ou des Etats-Unis. C’était très chouette d’aller là-bas et de voir ça. Et nous y sommes allés deux fois, non ? Nous avons fait un super concert, et nous avons même gagné un prix. Les fans sont très gentils ; nous y avons passé un bon moment.

Tom : Oui, j’aimerais y retourner. Je me rends compte que nous n’y sommes pas allés depuis longtemps. Nous aimerions faire une tournée en Asie cette année ; nous devons nous arranger pour retourner jouer au Japon. Nous n’avons jamais fait une vraie tournée là-bas, juste quelques concerts.

Vous [Gustav, Bill, Tom] avez des tatouages. Georg, tu n’en as pas. As-tu prévu d’en faire un ?
Georg : J’y pense parfois, mais j’ai trop peur.

Bill : Il est trop snob.
Tom : J’aimerais tatouer Georg. J’aimerais essayer. J’ai toujours voulu faire un vrai tatouage à quelqu’un. Comme c’est le seul qui n’a pas encore de tatouage, je pense qu’il serait juste que nous lui en fassions chacun un. Si les fans le veulent, manifestez-vous sur son Instagram. Ou mon Instagram ; si j’ai assez d’abonnés, peut-être que je lui ferai un tatouage. Si j’ai plus d’abonnés que Georg sans poster de photo, je vais tatouer Georg. Ma signature sur son front.

Vous avez quelques tatouages. Quelle est leur histoire ?
Bill : J’en ai quelques uns. Personnellement, je n’y réfléchis pas trop longtemps. Je ne recherche pas le tatouage parfait pendant une éternité. Pour moi, c’est un peu comme pour les autres choses que je fais : l’important, c’est mon sentiment. Si j’aime quelque chose, et que je le veux, que j’ai le sentiment que je veux le faire, je le fais.

Tom : Surtout si tu as quelques tatouages très moches, ça n’a plus vraiment d’importance, si tu en fais plus. [rires]
Bill : Tu es tellement con ! J’aime tous mes tatouages. Ils ont tous leur histoire et une importance particulière pour moi. Mais je ne suis pas du genre à y réfléchir beaucoup. Je ne sais même pas combien j’en ai.
Gustav : J’aimerais avoir un tatouage tribal.
Bill : Tribal ? Pourquoi ?
Gustav : Je ne sais pas.
Tom : Ça revient à la mode, oui. [rires]
Georg : L’année prochaine.
Tom : Je dois faire quelque chose. J’aimerais avoir un beau portrait de mon chien. Je ne l’ai pas encore fait, mais je dois trouver le bon moment et la bonne personne pour le faire. Mais sinon, je suis un peu à la traîne en ce qui concerne les tatouages.
Bill : Nous avons nos heures de naissance. Et nous avons un tatouage commun, le mien est ici [montre sa poitrine] et Tom ici [son bras droit]. Nous l’avons dessiné nous-mêmes.
Georg : Nous avons pensé faire un tatouage pour le groupe. C’est quelque chose que je pourrais faire.
Tom : Oui.
Bill : J’ai notre logo sur la nuque.
Tom : J’ai un gros piercing en bas, et j’essaye de le rendre plus grand chaque année ; c’est mon projet pour le moment…
Bill : Oui, ça serait bien si c’était un peu plus gros en bas, chez toi…

A quoi ressemblerait votre vie si vous ne faisiez pas de la musique?
Bill : Je pense qu’on serait SDF. [rires] Je ne sais pas, je n’ai pas d’autre passion. Personnellement, c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Je n’ai jamais eu de plan B, même à l’école. Quand les gens me demandaient ce que je voulais faire, je disais que je voulais être sur scène, chanter, composer de la musique. Je n’ai jamais eu d’autre projet.

Tom : Georg serait peut-être dentiste. [rires]
Bill : Mais je pense que ça aide, parce que si tu as un plan B, tu vas foirer le plan A.

Le style de votre nouvel album est très différent des précédents. Est-ce que cela a un rapport avec le fait que vous avez vécu loin les uns des autres ?
Bill : Je pense que ça a surtout un rapport avec le temps écoulé ; cinq ans ont passé entre les deux albums, et tu es alors inspiré par d’autres choses, et tes goûts changent, tu t’intéresses à d’autres musiques, tu veux essayer de nouvelles choses. Et c’est la première fois que nous avons produit un album ; nous avions un studio chez nous et avions le temps de nous poser et de tout faire nous-mêmes. Les choses se sont passées naturellement. Tom ne prenait pas toujours sa guitare, il préférait programmer un rythme, ou jouer quelque chose au synthétiseur. Tout le processus était très différent de ce que nous faisions avant. L’avantage, c’est que nous n’avions pas de pression. Nous avons donc pu essayer de nouvelles choses, nous avons écrit énormément de chansons, puis nous avons choisi nos préférées. « Kings of Suburbia » est une compilation ; nous avons composé pendant quatre ans, et avons ensuite choisi nos chansons préférées et fait un album que nous aimons, qui fait sens et est puissant. Mais c’est arrivé naturellement, nous n’avions rien prévu à l’avance.

Quelle a été votre inspiration lors de l’écriture de « Kings of Suburbia » ?
Bill : La vie en général. Toutes les expériences que nous avons vécues à L.A., les gens que nous avons rencontrés, les fêtes auxquelles nous sommes allés. Tout ça nous a beaucoup aidés. Je n’avais pas d’inspiration après le dernier album, je ne savais plus sur quoi écrire. J’avais l’impression que tous les jours se ressemblaient, nous étions toujours en tournée. Je me sentais vide, et je me suis dit que je devais vivre ma vie et faire des choses normales, pour avoir de nouvelles idées. Voir d’autres groupes, aller à des festivals, écouter de la musique. Parce que quand tu fais de la musique, tu n’écoutes pas vraiment d’autres choses. Je voulais arrêter d’être sur scène et aller voir d’autres personnes, ce qu’elles font, et m’inspirer de ça. Les films m’inspirent aussi beaucoup ; et la mode, les villes, les voyages. Nous avons beaucoup voyagé.

Vous ressentez tous la même chose ?
Georg : Oui. La vie nocturne de Magdebourg m’a beaucoup inspiré. [rires]

Tom : Georg n’est pas inspiré du tout, en fait. [rires]

Comment pensiez-vous que les fans allaient réagir à propos de « Kings of Suburbia » ?
Bill : Nous n’y avons pas trop pensé. Nous savions que des gens attendaient et voulaient de la nouvelle musique, mais… Nous voulons toujours faire de la musique qui nous rende heureux d’abord, pour ensuite rendre les autres heureux. Si tu vois les choses dans l’autre sens, et que tu te dis : « Qu’est-ce que les gens attendent de moi ? », ça ne marchera pas. Nous avons toujours voulu être authentiques et faire la musique que nous aimons ; et espérer que les gens l’aiment aussi. Et le moment où tu présentes cela au public est très éprouvant. Nous avons travaillé sur ça pendant si longtemps, et nous sommes de vrais perfectionnistes, donc c’est vraiment stressant de finalement sortir l’album.

Tom : Notre but était de mûrir en tant qu’artistes, compositeurs et producteurs, et en tant que groupe, dans la manière dont nous jouons ensemble. Parce que faire tout le temps la même chose… Ça serait très facile de refaire un album comme le deuxième que nous avons composé ; nous pourrions faire ça, et beaucoup d’artistes restent sur la même voie et continuent à faire ce pour quoi ils sont connus et que les fans attendent. Mais ce n’est pas ce que nous voulons faire, et nous ne pensons pas que ce soit bien pour nous, au niveau personnel et en tant qu’artistes. Nous voulons grandir en permanence, trouver de nouvelles choses, développer de nouveaux projets et être créatifs.

Vous avez produit « Kings of Suburbia ». Comment avez-vous ressenti cela ? Êtes-vous plus critiques ?
Bill : C’était génial. Pour moi, c’était vraiment bien d’être en studio sans aucun producteur. Je déteste avoir trop de personnes qui donnent leur avis. [rires] C’était bien de ne pas avoir plusieurs producteurs dans le coin, qui donnent chacun leur opinion sur le son que nous devrions faire. Nous étions totalement libres. Pour l’enregistrement du chant, par exemple, il n’y avait que Tom et moi en studio. Personne d’autre pour me dire comment ça devrait sonner ou comment je devrais le chanter. C’était juste moi, et je pouvais faire et chanter les choses comme je le voulais. Nous avons créé le son que nous voulions. C’était bien. Juste Tom et moi, très intimiste, dans notre maison, avec un peu d’alcool. C’était toujours agréable et détendu. Pas de pression ou ce genre de choses. C’était très amusant, et très différent de ce que nous faisions avant. D’habitude, tu réserves un studio pour une certaine période, et tu dois donc finir ton travail dans les temps. Quand tu es chez toi, tu peux parfois te dire : « Aujourd’hui c’est nul, je vais refaire ça demain. »

Tom : Parfois, c’est bien de travailler avec d’autres producteurs. En musique, et quand tu fais de la production, tu apprends de nouvelles choses tous les jours. Donc ça peut être bien de travailler avec des personnes créatives, qui ont de bonnes idées ; tu peux toujours apprendre quelque chose, et c’est génial. Mais tu as aussi beaucoup d’egos qui se heurtent les uns aux autres, surtout quand tu fais quelque chose de créatif. Chacun a une opinion bien tranchée. Et je déteste gérer des egos ; parfois, j’adore être tout seul dans mon studio.

Quelle est la pire chose qui vous soit arrivée pendant que vous enregistriez et produisiez ? Et la meilleure ?
Bill : Tom n’était pas du tout organisé au début, donc nous avons parfois perdu des choses que nous avions enregistrées et nous avons dû les refaire. Il a perdu des fichiers vocaux et ce genre de choses, et nous avons dû les réenregistrer. Ce sont des choses qui arrivent quand tu fais ça pour la première fois.

Tom : Pour moi, les moments les plus amusants étaient quand Bill entrait dans la cabine d’enregistrement en étant bourré, et essayait de chanter quelque chose. [rires]
Bill : C’était une très chouette période.

Pourquoi avez-vous choisi de faire un album en anglais et pas en allemand ?
Bill : C’est arrivé naturellement. Quand j’écrivais en allemand, j’avais l’impression de me forcer. Dans ce cas-là, je ne l’aurais fait que pour d’autres personnes et je ne voulais pas faire ça. J’avais déjà ressenti cela pour le dernier album, et nous nous sentions un peu obligés de faire ça tout le temps. Je pense qu’une grande partie est perdue dans le processus de traduction. Tu écris des paroles, mais tu ne peux pas toujours trouver une bonne traduction. Je pense que c’est ça le problème principal. Faire la même chanson deux fois, ce n’est pas la bonne solution ; je trouve que c’est un peu artificiel, et je ne voulais plus faire ça. Si j’écris quelque chose en allemand – et c’est possible – je le laisserai en allemand. Peut-être qu’un jour nous trouverons une traduction parfaite et nous le referons. Mais je ne veux pas prendre l’habitude de faire chaque chanson en deux langues. Nous nous sommes donc dit : « Laissons tomber, nous allons le faire en anglais parce que nous le préférons comme ça de toute façon. »

Donc il n’y aura plus un même album dans les deux langues ?
Bill : Non.

Peut-être un album mixte un jour ?
Bill : Oui.

Tom : Peut-être, oui. Comme l’a dit Bill, si nous écrivons une chanson en allemand, nous la laisserons en allemand, et nous la mettrons sur l’album. Nous aurions alors deux titres en allemand et treize en anglais, par exemple.
Bill : Nous allons jouer une chanson en allemand lors de la tournée.

Quelle est votre chanson préférée de l’album et pourquoi ?
Bill : C’est très difficile à dire. C’est un peu comme si vous demandiez à une mère quel est son enfant préféré.

Bill et Tom : Bien sûr, pour notre mère, c’est très facile de répondre à cette question. [rires]
Tom : Je ne sais pas, c’est difficile à dire. Ça change toujours un peu. Pour le moment, chacun d’entre nous pourrait choisir sa chanson live préférée, parce que nous avons arrangé chaque chanson pour la set-liste du concert. Personnellement, j’aime beaucoup « Masquerade ».
Bill : J’aime beaucoup « Stormy Weather » en live, je trouve que c’est une chanson géniale. J’adore « Covered In Gold ». Et nous nous sommes rendus compte, pendant les répétitions, que nous aimons tous beaucoup « Great Day », qui n’est même pas sur la version de base de l’album. Mais oui, ça change souvent.

Je sais que vous venez de sortir « Kings of Suburbia ». Travaillez-vous également sur d’autres choses en ce moment ? Des morceaux acoustiques ?
Bill : Pas vraiment pour le moment. Nous nous concentrons sur le set et la préparation de la tournée, pour que tout soit génial. Mais nous sommes en train de réaliser une collaboration avec quelqu’un. Nous travaillons toujours sur quelque chose. Mais nous ne sommes pas vraiment en train d’écrire et de composer de la musique. Il n’y a que 24 heures dans une journée, et tout notre temps est consacré à la préparation de la tournée. Mais je pense que nous allons écrire un peu pendant la tournée, et après. Mais pas maintenant, nous n’avons pas le temps. [rires]

Qu’est-ce que cela vous fait de rejouer des concerts après si longtemps ?
Bill : Tout ce que nous avons fait pour la promotion de l’album était très chouette ; nous avons fait un petit concert à Los Angeles, et avons fait plusieurs apparitions à la télé – au Mexique, c’était très sympa, en Argentine,… Nous avons fait plusieurs chouettes concerts. Et ça sera génial de jouer tout l’album, de le partager avec les gens et de voir directement leurs réactions et leurs sentiments.

Tom : Mais ça sera très différent. La première partie de la tournée « Feel It All » est intitulée « The Club Experience », et nous serons dans de toutes petites salles. J’ai très peur de devenir encore plus nerveux quand j’aurai des gens si proches de moi. La plupart du temps, ils sont plus loin, tu fais ce que tu as à faire sur scène, et c’est vraiment une relation différente avec le public quand il est si loin. C’est la première fois depuis des années que nous jouerons dans ce type de salles. Et c’est très excitant.

Comment était-ce d’être sur scène juste à deux ? Tom a dit que c’était horrible que Georg ne soit pas là pour s’occuper de certaines tâches.
Tom : J’ai dit ça ? Je me disais qu’il manquait quelque chose en arrière-plan, une basse un peu chaotique et brouillonne. Et je me suis rendu compte que Georg n’était pas là. Mais oui, c’était sympa. Nous n’étions pas à deux, nous avons joué avec d’autres personnes, non ?

Bill : Oui, mais ce n’est pas arrivé souvent, juste une fois.

Kelly Clarkson et John Legend ont fait une reprise de « Run, Run, Run ». Qu’en pensez-vous ?
Bill : Nous trouvons que c’est une bonne version. Elle est complètement différente de la nôtre, mais elle sonne très bien. Je pense qu’ils sont tous deux des chanteurs très talentueux ; donc ça donne bien. Je l’aime bien.

Beaucoup de fans se sont plaints parce que votre nom n’a pas été mentionné lors de cette reprise. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
Bill : Je trouve qu’il n’est pas nécessaire que nous soyons mentionnés, parce que c’est son interprétation de la chanson, donc ce n’est pas un problème. Nous n’avons pas un grand ego à ce niveau-là, et quand on nous a dit qu’elle voulait faire la chanson, nous nous sommes dit que c’est génial. Si d’autres personnes aiment notre musique et nos chansons, c’est fantastique ! Nous ne sommes pas du tout fâchés à ce sujet. Quand sa maison de disques nous a contactés et nous a dit qu’elle voulait la faire, nous avons dit : « Bien sûr, c’est génial ! » Nous n’avons pas du tout de problème d’ego à ce niveau. [rires]

Tom : Elle n’a pas à nous mentionner, tout va bien, personne ne doit se sentir mal à ce sujet.

Vous avez tourné une nouvelle vidéo récemment. À quoi les fans peuvent-ils s’attendre ?
Bill : Oh oui, ça sera une très chouette vidéo, je pense. Nous voulions faire quelque chose de complètement différent des autres vidéos que nous avons faites pour cet album. C’est déjà la quatrième vidéo, c’est dingue. Je ne sais même pas si nous avons déjà fait autant de vidéos pour un album. C’est très différent. Georg, Tom et Gustav jouent les rôles principaux dans cette vidéo. Je ne serai donc pas beaucoup présent, mais eux oui ; parce que nous nous sommes dit que nous voulions changer complètement les choses cette fois-ci. Je voulais rester en arrière-plan, et j’ai donc eu une journée très calme. Et ils ont dû jouer un peu la comédie.

Georg : Mais nous avions de beaux costumes.
Tom : Oui, nous avons dû être des acteurs pour une journée.
Bill : Ça sera vraiment différent ; c’est comme un film. Nous racontons une histoire, et nous incarnons des personnages, donc nous n’avons pas joué notre propre rôle. C’est vraiment comme un film. Pour cette vidéo, je me suis inspiré de mes films préférés : « Kids » et « Christiane F.- Wir Kinder von Bahnhof Zoo » [NdT : « Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée »], un film allemand.
Tom : Et « Basketball Diaries ».
Bill : Et « Basketball Diaries », oui. C’est inspiré de tout ça, et c’est le thème de la vidéo. Elle parle d’addiction, de drogues, de sentiments, d’amour et de haine, de douleur et de joie. Je pense que c’est une vidéo très intéressante.

En tournée, quels sont les moments que vous préférez ? Qu’attendez-vous avec impatience ?
Bill : Je ne sais pas… Pour moi, c’est le moment où tu entres sur scène et tu chantes la première note. C’est toujours très excitant ; j’ai parfois l’impression que je vais mourir, mais en même temps c’est génial. C’est un sentiment très bizarre, que l’on ne peut avoir que sur scène. On ne peut comparer ça avec aucune autre sensation. C’est plus fou que tout ce que l’on fait d’autre dans sa vie. J’aime beaucoup ce moment. Et c’est toujours bien si on a une bonne relation avec le public, donc j’aime aussi les parties acoustiques plus simples.

Tom : J’adore le moment où j’ouvre ma première bière dans le bus, après le concert. [rires] Si le concert s’est bien passé ; sinon, ce n’est pas aussi bon.
Georg : Dans ce cas-là, tu n’as pas le droit de boire de bière.
Bill : J’aime aussi la dernière chanson de la set-liste. Quand tu joues la dernière chanson et que tu as fait un concert génial avant, tu es satisfait. Tu te dis que le concert s’est bien passé, les gens l’ont aimé, tu as eu une bonne relation avec le public. C’est aussi un très bon moment.

La première partie de votre tournée commence bientôt. À quoi peut-on s’attendre pour la deuxième partie ?
Bill : Nous allons jouer beaucoup de concerts différents. Cette première partie est vraiment courte, et je pense que nous allons l’étendre à d’autres pays. Puis il y aura des concerts plus grands, vers la fin de l’année. Nous jouerons dans de grandes salles, avec une plus grande production. Le concept de la tournée sera différent. Et les tickets seront moins chers. [rires] Mais ce sera un concept totalement différent. Pour cette première partie, c’est quelque chose que nous n’avons encore jamais fait ; mais pour la suite, nous ferons des concerts de Tokio Hotel normaux. Nous jouerons des concerts différents à la fin de l’année. Nous serons en tournée toute l’année et nous irons presque partout.

Si vous pouviez faire une tournée avec deux groupes (encore existant ou non), lesquels choisiriez-vous ?
Tom : Faire une tournée en commun ?

Bill : J’adorerais jouer avec Aerosmith, je pense que ça serait génial.
Tom : En général, je déteste faire une tournée avec quelqu’un, parce que tu dois partager la scène. [rires] Donc je pense que je prendrais un DJ, parce qu’il fait son truc dans son coin, et tu as le reste de la scène pour toi. Et il n’a pas besoin de « sound check ».
Bill : J’adorerais faire une tournée avec Depeche Mode et Aerosmith. Même si je serais nul après Steven Tyler, parce que c’est un très bon chanteur. Ça serait dur, c’est une sérieuse compétition. Mais j’adore le groupe, donc ça serait cool.

Aimeriez-vous dire quelque chose aux lecteurs de Smash Press ?
Bill : Nous voulons vous remercier pour votre patience et votre amour. Nous avons hâte de revenir et de jouer les concerts. Je pense que ça sera vraiment génial. Et nous voulons venir plus souvent, nous espérons y arriver.

Traduction par *Elena*

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