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Cropped en interview… ou comment Anna est devenue une groupie de Tokio Hotel
Chacun a ses propres héros d’enfance : des groupes et musiciens préférés, sur qui l’on craque et pour lesquels on attend pendant des heures devant les salles de concert. Dans mon cas, c’étaient des artistes comme Michael Jackson ou plus tard Placebo. Tokio Hotel n’en faisait pas partie. Ma génération criait encore à tue-tête pour Take That, ou brandissait le signe de la paix en hurlant « Girlpower ! », arborant un look inspiré des Spice-Girls avec des Buffalos et un t-shirt court. Même si je n’aime pas le dire trop fort, je suis un peu trop vieille pour être une groupie de TH. Ces jeunes garçons sont un ou deux ans plus jeunes que moi, ou ont le même âge, et à l’époque où ils ont conquis les charts avec leur tube « Durch den Monsun », je m’intéressais davantage aux garçons de la classe de mon grand frère. Quel jeune de 17 ans traîne avec ceux de son âge – et ne parlons pas de ceux plus jeunes – quand il peut être cool et passer du temps avec les grands… Disons que, dans ma génération, il ne valait mieux pas dire que l’on était fan de ces garçons…
Voilà où j’en étais lorsque le téléphone a sonné récemment dans notre rédaction et que la sympathique Conny de Musicsm et Cinelove m’a proposé une interview avec Bill et Co. ; bien que séduite par l’idée, je n’en ai cependant pas eu le souffle coupé ou senti mon cœur battre plus vite – d’autres personnes auraient sans doute perdu le contrôle d’elles-mêmes à la simple perspective de rencontrer leurs idoles en personne. Même si je ne suis pas une réelle groupie, les interviews avec des stars internationales sont toujours très excitantes pour moi et j’ai donc accepté. Je me suis alors retrouvée mardi soir au milieu des quatre garçons de Tokio Hotel, sur le canapé rouge de leur studio d’enregistrement à Berlin – et si je n’étais pas particulièrement une fan d’eux avant cela, je peux à présent comprendre l’engouement que les garçons suscitent. Ils ne présentent aucune attitude de star, alors qu’ils en auraient toutes les raisons ; ils ont déjà rempli des stades entiers partout dans le monde et pourraient acheter ma vie s’ils le voulaient. Mais ils ne le font pas, ils sont vraiment très sympathiques. Même si je ne camperais pas devant la salle de concert – je ne suis pas vraiment du genre à faire du camping, de toute façon – je suis tout de même devenue un peu fan de Bill, Tom, Georg et Gustav… Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, et pour ceux qui craquent déjà pour eux, voici la preuve en images :
Anna : Bonjour tout le monde ! Nous avons aujourd’hui une super interview, et avec quatre garçons très chauds, que j’ai installés avec moi sur ce canapé rouge : Tokio Hotel ! Bonjour à vous, merci d’être là. Eh bien, commençons. Qu’est-ce qui vous a poussé à venir dans la froide Berlin alors que vous auriez pu rester en Californie ?
Bill : Nous sommes revenus ici pour préparer notre tournée. Nous serons en tournée à partir du 6 mars, et commencerons à Londres. Et nous sommes en train de nous y préparer.
Anna : Berlin est-elle différente de la Californie ? Avez-vous subi un petit choc culturel ?
Bill : Nous revenons ici de temps en temps ; nous étions là pour le Nouvel An, et avons joué un concert à Berlin. Ça me fait vraiment plaisir. En fait, j’aime beaucoup les différentes saisons, on ne les a pas vraiment à L.A. Donc j’aime bien avoir un peu froid de temps en temps. Même si c’est bien sûr un rêve d’être à L.A., et d’avoir toujours chaud.
Anna : Tu as déjà mentionné la tournée. Êtes-vous toujours stressés ou est-ce quelque chose qui passe avec le temps, parce que vous avez déjà joué quasiment partout ?
Bill : Nous sommes tous très stressés. Je crois que nous sommes le groupe le plus nerveux. Avant un concert, nous ne sommes pas du tout disponibles, nous stressons ensemble. C’est horrible ! J’aimerais être moins nerveux.
Tom : Oui, absolument ; j’aimerais aussi que nous soyons moins nerveux, mais ce n’est pas le cas. Dans cette première partie de tournée, nous allons jouer quinze concerts ; ça va donc passer très vite. Je suis extrêmement nerveux avant chaque concert.
Anna : Bill, pour toi c’est peut-être encore différent, parce que j’ai entendu que tu t’es aussi occupé du design de vos vêtements de tournée. Explique-nous un peu comment tu en es arrivé là.
Bill : J’aime beaucoup dessiner des vêtements et je m’intéresse à la mode. Pour chaque tournée, je recherche quelqu’un avec qui je peux travailler là-dessus. Lors de la dernière tournée, j’ai fait ça avec Dan et Dean, de Dsquared ; c’était super, ils ont fait des costumes géniaux. C’était très chouette de travailler avec eux. Cette fois-ci, j’ai fait ça avec Marco Marco, un styliste de L.A. qui fait beaucoup de vêtements de scène. C’est avec lui que j’ai conçu nos tenues pour la tournée. C’est une de mes passions, en plus de la musique, de pouvoir créer des vêtements et travailler dans la mode. Quand j’en ai la possibilité, je le fais. Pour une tournée comme ça, c’est génial parce que tu peux vraiment te lâcher. Nous faisons toujours un vrai spectacle ; nous ne sommes pas un groupe qui se contente simplement de jouer de la musique, nous faisons une production et préparons un véritable spectacle. Et les costumes en font partie.
Anna : Et qu’en pensez-vous, du fait que Bill vous habille ? Il a des goûts très particuliers ; avez-vous parfois peur qu’il exagère un peu ?
Georg : Il tient compte de nos goûts.
Tom : C’est ce que je voulais dire, il sait bien s’adapter. Quand on a certains goûts, on a parfois tendance à dire : « Tu dois mettre ça, et pas ça… ». Mais en général, Bill ne nous impose pas des vêtements, ça serait l’horreur ! Nous avons quand même notre mot à dire.
Bill : Au sein du groupe, nous n’essayons pas de nous influencer l’un l’autre. Le plus important, c’est d’être authentique et de se sentir bien. Je trouve ça horrible d’habiller les gens et de leur imposer quelque chose qui ne leur convient pas et qu’ils ne veulent pas. Je ne demanderais jamais à Gustav de porter ce genre de chaussures, ou une veste bleue. Nous sommes tous très bien comme nous sommes et chacun est totalement libre de faire ce qu’il veut. Je n’habillerais jamais les autres avec des vêtements bizarres, je trouve ça stupide. Chacun doit aimer ce qu’il porte et se sentir bien avec ; c’est la règle n°1 de la mode, que l’on se sente bien.
Anna : Est-ce que tu envisagerais de faire aussi autre chose que vos costumes de scène, peut-être ta propre collection de mode ?
Bill : Oui, j’aimerais beaucoup. Quand j’étais petit, j’ai déjà commencé à dessiner et créer des choses. A l’époque, je n’avais pas d’argent pour les vêtements, et je devais donc me coudre des choses moi-même et créer de nouvelles choses. J’achetais souvent plusieurs vêtements bon marché et j’en faisais une tenue. Mais j’aimerais beaucoup faire ça, c’est un de mes rêves. En fait, tout est déjà prêt, du nom à la collection ; mais j’attends le bon moment. Quand je le ferai, je veux vraiment le faire sérieusement, et pas juste mettre mon nom sur quelque chose créé par quelqu’un d’autre. Je veux que ça soit fait sérieusement. J’attends donc le bon moment et le bon endroit pour le faire.
Anna : Super ! Nous avons pensé à quelque chose de spécial pour vous, parce que nous ne voulions pas faire une interview trop ennuyeuse. Nous allons donc jouer au jeu du « ou bien… ou bien » : je vous donne deux réponses et vous devez en choisir une, et la justifier. Commençons avec « tatouage dans le bas du dos ou piercing au nombril » ?
Bill : Piercing au nombril. Parce qu’on peut l’enlever. [rires]
Tom : Georg n’a plus le choix, parce qu’il a déjà un tatouage dans le bas du dos. Mais je pense qu’aujourd’hui il choisirait plutôt le piercing du nombril.
Georg : Oui, tout à fait.
Anna : Et toi ?
Gustav : Oui, aussi.
Bill : Je pense qu’un piercing au nombril t’irait très bien. [rires]
Anna : « Majorque ou Suède » ?
Georg : La Suède.
Bill : Majorque, sans doute. Mais je ne sais pas, j’aime beaucoup les deux ; c’est difficile.
Tom : La Suède ?
Georg : Il y a la nature,…
Tom : La Suède. Mais il y a aussi des beaux endroits à Majorque.
Bill : Oui, on pense tout de suite à Ballermann, mais il y a d’autres endroits magnifiques à Majorque.
Tom : Majorque, mais à Ballermann.
Anna : Le prochain est approprié : « Schnaps ou lait de soja » ?
Tom : Du lait de soja, non ; donc schnaps.
Bill : Schnaps ou lait de soja ? Mais je suis allergique au lait de soja, non ?
Anna : Donc tu dois prendre le schnaps ?
Bill : Oui, je choisis le schnaps.
Anna : Pas besoin de justification, dans ce cas-là. « Rat des champs ou hipster de la scène » ?
Tom : Rat des champs, pour moi.
Anna : Pourquoi ?
Tom : Je ne sais pas… Nous avons grandi dans un village. Quand on est jeune, on trouve ça nul, mais quand on vieillit un peu, comme nous aujourd’hui [rires], on apprécie ça beaucoup plus.
Bill : Je ne suis pas d’accord. « Hipster de la scène » a l’air horrible, mais si ça implique « grande ville » et « mode », je choisirais plutôt ça.
Anna : « Une deuxième fois DSDS ou plutôt Ins Dschungelcamp » ? [NDT : « Dans la jungle », télé-réalité allemande où des stars doivent vivre dans la jungle.]
Bill : Encore une fois DSDS.
Tom : Mais Georg a toujours voulu participer à « Dschungelcamp ». [rires]
Anna : Et avec qui voudrais-tu le faire ?
Georg : Tout seul.
Anna : C’est bien aussi, comme ça on est d’office le « Roi de la Jungle ». « Playboy ou la Bible » ?
Bill : Playboy.
Georg : Le lire ou écrire dedans ?
Tom : Dans ce cas-là, je choisirais plutôt la Bible. [rires]
Anna : « Nuances de Grey ou câlins » ?
Bill : Le mieux, c’est un mélange. C’est parfait quand on a les deux, un peu de câlins et un peu de « Nuances de Grey ». [rires] Je trouve que les deux sont bien.
Anna : « Détox ou rock&roll » ?
Bill : Rock&Roll.
Tom : Nous avons encore quelques années devant nous, donc je dirais « rock&roll » tant que ça va encore.
Bill : L.A. est une ville très saine, tout le monde se préoccupe de sa santé, fait du sport, mange sainement,… Je trouve ça très difficile de faire attention à soi tout le temps. Et c’est ce que je trouve le pire avec l’âge – bien que nous ne soyons pas encore à l’âge où ça devient critique, heureusement… Le pire, quand on vieillit, c’est qu’on doit de plus en plus faire attention à soi ; quand on est jeune, on peut profiter de tout, et je trouve ça génial. Je choisirais donc encore « rock&roll ».
Anna : « Investir son argent ou tout dépenser » ?
Bill : Tout dépenser.
Georg : Investir.
Tom : Georg investit et économise. C’est pour ça qu’il est responsable de la caisse du groupe. Il est le trésorier de Tokio Hotel.
Anna : Génial. « Prendre des risques ou payer le parking » ?
Tom : Je prends toujours le risque, mais en fait on devrait payer notre parking. J’ai déjà eu des problèmes avec ça. [rires]
Bill : Je paierais aussi le parking.
Anna : Très sages. « Angela Merkel ou Micaela Schäfer » ?
Bill : Angela Merkel ! Nous sommes tous des fans d’Angela Merkel.
Anna: « Kebab ou jarret de porc » ?
Bill : Je suis végétarien !
Gustav : Jarret de porc !
Anna : Il existe aussi des kebabs végétariens.
Gustav : Je suis le seul mangeur de viande ici.
Anna : C’est vrai ? Vous êtes tous végétariens ? Végétariens ou végétaliens ?
Tom : Nous mangeons du poisson.
Anna : « Rasé de près ou moustache en brosse » ?
Bill : Moustache.
Anna : Rasé de près, ça ne va pas du tout ?
Bill : Non, ce n’est pas que ça ne va pas du tout, mais si je devais choisir, je prendrais plutôt la moustache.
Tom : Où ça ? [NDT : en allemand, ce type de moustache se dit « Porno-Balken », d’où une ambiguïté et l’incompréhension de Tom et Georg.]
Georg : Qui et où ?
Tom : Oui, qui et où, c’est la question.
Anna : Sur le visage.
Georg : Ah bon ? Mais tu dois reposer la question, alors. [rires]
Tom : Ah, sur le visage ?
Anna : Oui, bien sûr !
Tom : Je pensais vraiment que tu voulais dire en bas…
Anna : On voit à quoi tu penses.
Tom : Pour le bas, j’aime bien que la femme soit totalement rasée. Mais c’est bien aussi s’il y a parfois autre chose.
Georg : Oui, une flèche, ou ce genre de chose.
Anna : Vous voulez essayer différentes variantes, c’est ça ?
Tom : Et pour le visage, je préfère rasé de près. Je déteste la barbe.
Anna : Oui, et ça ne te va pas du tout, n’est-ce pas ? « Trois semaines sans Internet ou trois semaines sans douche » ?
Georg : Sans Internet.
Anna : Vous pouvez facilement vous passer d’Internet ?
Tom : Non, mais nous sommes des personnes très propres et aimons nous doucher tous les jours. [rires]
Anna : « Slip ou boxer » ?
Tom : Boxer.
Bill : De quel type de boxer est-ce qu’on parle ? Ceux un peu large ? Ou les boxers étroits ?
Anna : Non, en fait, je parle des…
Bill : Des larges ?
Tom : C’était quoi la question, déjà ? Slip ou boxer ? Ça serait plus facile si tu demandais « tanga ou boxer », parce que j’aime bien porter de temps en temps des tangas. [rires]
Georg : En-dessous des boxers. [rires]
Anna : « Cuisiner ou commander à manger » ?
Bill&Tom : Commander.
Anna : Parce que vous ne savez pas cuisiner, ou… ?
Tom : Non, je ne sais pas cuisiner. Et je trouve que ça prend trop de temps. Manger prend déjà beaucoup de temps ; c’est sympa si tu vas manger le soir, dans un chouette endroit, mais pendant la journée, quand on a beaucoup de choses à faire, manger quelque chose prend du temps, donc on mange assez vite. Mais si on devait aussi faire la cuisine, on perdrait beaucoup trop de temps.
Anna : « Cuir verni ou tricot en laine » ?
Bill : Cuir verni, parce que c’est plus joli.
Anna : La laine peut aussi être très jolie.
Bill : C’est vrai, et j’ai quelques vêtements en laine. Mais le cuir est très présent dans la mode aujourd’hui. [A Georg] J’ai fait quelque chose avec du cuir verni pour ta tenue de scène.
Anna : Super ! On disait justement que tu ne leur imposes rien. Il ne voulait pas de cuir verni, en fait. [rires] Et pour terminer, nous avons encore « Epilation du maillot à la cire ou concert d’Helene Fischer » ?
Bill : Pour nous-mêmes ?
Anna : Oui, parce que les deux sont douloureux. [rires]
Bill : Alors je choisirais…
Tom : L’épilation.
Anna : Pas le concert d’Helene Fischer ?
Tom : Non, je prendrais l’épilation du maillot. Ça peut être intéressant.
Georg : Je n’ai encore jamais fait ça. C’est comment ?
Anna : Je ne l’ai encore jamais fait non plus. [rires]
Tom : Mais ça dépend : devant ou derrière ? [rires]
Anna : Tu peux choisir, mais je pense que les deux sont douloureux. [rires] Super ! Nous aimerions encore faire un selfie avec vous. J’aurais besoin de mon téléphone.
Tom : On se lève pour le faire ?
Anna : Non, on peut rester assis, je pense.
Tom : On ne pourra pas tous se mettre dessus, alors. Je peux le faire, je suis un pro du selfie.
Anna : Ok, je t’en prie. Voilà, j’ai mis l’appareil photo. Rapprochez-vous !
Tom : Comment ça marche ? Il faut appuyer au-dessus ?
Anna : Oui. Est-ce que tu viens de critiquer mon téléphone, parce qu’il est si vieux ?
Traduction par *Elena*
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