Photosession by Aljoscha Redenius / Interview for Noisey [Berlin, Germany – 02.24.2015]

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Dans notre série « Le premier rendez-vous avec… », nous emmenons des musiciens à un premier rendez-vous, afin de leur poser des questions indiscrètes qui sont souvent abordées lors d’une première rencontre, et de leur donner une chance de se montrer sous leur meilleur jour – comme à un premier rendez-vous.

Tom et Bill Kaulitz, les jumeaux de Tokio Hotel, sont de vraies rock-stars, habitent dans la métropole de L.A., vivent la grande vie et font partie des personnes les plus connues de ce pays, ne pouvant pas se déplacer incognito dans la rue et n’ayant encore jamais pris le métro de leur vie. Tout le contraire de ma vie. Mais il faut parfois sortir de sa zone de confort. Pour ce double rendez-vous avec Bill et Tom Kaulitz, nous avons donc fait une promenade romantique avec leurs deux chiens (Pumba et l’autre), lors de laquelle nous avons abordé tous les sujets importants du premier rendez-vous, du mariage et des rêves d’enfant à Drake, en passant par les voitures, les groupies et les métiers envisageables, tels que stars du porno ou étudiant en économie.

Tokio Hotel a également sorti le 27 mars son nouvel EP « Feel It All » et a commencé vendredi sa tournée mondiale. Un deuxième rendez-vous n’est donc pas prévu pour le moment.

Savez-vous que nous sommes en rendez-vous ?
Tom : Oui.
Bill : Et j’ai entendu dire que c’est ton premier rendez-vous double.

Oui ; avez-vous déjà été à un rendez-vous à deux ? Est-ce quelque chose que vous faites ensemble ?
Bill : Non, mais nous avons déjà eu la même copine.

Vraiment ?
Bill : Oui [rires]. Mais que veut dire « copine » ? C’était notre premier baiser. Tom l’a eu d’abord avec cette fille.
Tom : Mais nous en avons eu plusieurs en commun, non ? En tout cas, je m’en rappelle de plusieurs que nous aimions bien. Avec une, nous avons eu le même baiser.

Plusieurs que vous avez partagées ?
Bill : Nous nous les sommes un peu partagées.
Tom : J’ai toujours été le premier, précisons-le ; puis elles sont passées chez lui. Quand je n’en avais plus envie, je les donnais à Bill.

C’est comme ça que vous vous arrangez.
Bill : Maintenant, non. Mais avant, peut-être. Et nos copines s’entendaient toujours bien entre elles. Nous avons toujours eu des goûts similaires, mais maintenant que nous avons grandi, ça a changé un peu. N’est-ce pas, Tom ? Je trouve que nos goûts sont un peu différents maintenant.
Tom : Quand tu es adolescent, tu apprécies tout ce qui est un peu joli.
Bill : Mais c’est vrai qu’à la campagne, il n’y a pas beaucoup de choix. Nous avons grandi dans un petit village, où il n’y avait en général que deux jolies filles.

Tom est alors le don juan et tu es un peu plus timide ?
Bill : Oui, je suis assez timide.
Tom : Mais je dois dire que je ne suis plus un don juan aujourd’hui. Je ne suis plus sur le marché depuis déjà quatre ou cinq ans, car j’ai une copine sérieuse. Ce temps est révolu pour moi.
Bill : Je suis encore timide et ne suis pas en couple. Et je suis de nature plutôt discrète. Tom a eu beaucoup d’aventures, au début, et Georg aussi.

Quoi, Georg aussi ?
Bill : Oui ; ils ont bien profité des groupies. Personnellement, je suis plutôt romantique, en ce qui concerne l’amour.

Oh. Et Gustav ?
Bill : Gustav est quant à lui déjà marié, à 26 ans.

C’est très jeune. Est-ce que vous envisageriez cela aussi, de vous marier si jeunes ?
Bill : Aujourd’hui, de plus en plus de personnes se marient à 25-26 ans, on voit ça souvent à L.A. Beaucoup de jeunes de notre âge ont déjà une famille. La question ne se pose pas pour moi, parce que je ne suis pas amoureux. Mais si cela se produisait, je le ferais aussi.

Combien de chiens avez-vous ?
Bill : Ces deux-là ; et la copine de Tom en a un aussi, donc nous avons trois chiens à L.A. Mais nos chiens sont ceux-là.

Si le petit s’appelle Pumba, le grand devrait alors s’appeler Timon ?
Bill : Ça serait bien. Tom, il devrait s’appeler Timon.
Tom : Je n’aime pas révéler son nom, parce que je ne veux pas que tous les fans l’appellent. Tout le monde sait qu’il s’appelle Pumba et tous appellent toujours « Pumba ». Heureusement, il n’entend rien.
Bill : Bien sûr qu’il entend !
Tom : Quant les gens appellent « Pumba », c’est pour lui comme s’ils appelaient « Catherine ».
Bill : N’importe quoi.
Tom : Mais si je sors avec le mien et que tout le monde connait son nom… Nous les emmenons toujours avec nous en tournée, et nous devons parfois les sortir et sommes alors entourés d’une foule de fans et de photographes, qui crient toujours les noms des chiens. Mais le mien ne s’éloigne pas, parce que personne ne connait son nom, car je suis un bon papa.

Avez-vous votre mot à dire en ce qui concerne les rendez-vous de l’autre ?
Bill : C’est important que le frère jumeau s’entende aussi avec le partenaire ; mais c’est beaucoup plus difficile pour les partenaires, parce qu’ils doivent toujours entretenir une relation avec deux personnes, et surtout parce que nous sommes toujours la première personne de référence pour l’autre. La relation amoureuse passe toujours après. Nous sommes vraiment très proches. Il n’y a rien que Tom ne sait pas sur moi, et inversement. Où va Tom, je vais aussi. Nous venons toujours par deux.
Tom : Une relation normale, telle que se la représente les gens, n’est pas possible avec nous, parce que Bill et moi avons déjà la relation la plus fusionnelle que l’on peut imaginer. Mais sans sexe.

Et que se passe-t-il si la fille n’aime pas votre musique?
Tom : Ça ne serait pas un problème.
Bill : Quoique, je ne sais pas si ça serait si bien. Tu trouves que ce n’est pas un problème ?
Tom : Bon, si elle pense que notre musique est vraiment de la merde, c’est stupide. Je ne pourrais pas la prendre au sérieux. [rires]

Tu es très sûr de toi, dans tous les cas.
Bill : Ça serait d’ailleurs très bête. Notre musique est tellement privée et intime. Si le partenaire la trouve nulle, il trouve alors une grande partie de toi nulle. Ça n’a donc pas de sens.

Êtes-vous sensibles à ce sujet ?
Bill : Pas vraiment, en fait. Nous jouons toujours notre musique en premier lieu pour nos familles et amis. Il arrive alors très souvent que les gens n’apprécient pas ; par exemple, pour « Girl Got A Gun », beaucoup ont dit : « Je n’aime pas du tout, c’est nul. » Mais Tom et moi avons toujours eu confiance en nous. Et en général, quand les gens trouvent quelque chose vraiment nul – même physiquement en ce qui me concerne – j’ai encore plus envie de le mettre. Nous avons assez confiance en nous et suivons notre instinct.

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Menez-vous encore la grande vie à L.A.?
Bill : Pour le moment plus vraiment, parce que nous voyageons beaucoup. J’aime beaucoup travailler et ressentir du stress. Quand j’ai trop de temps pour beaucoup d’activités, je fais en général n’importe quoi. Ça devient trop. Je dois toujours m’efforcer de sortir de cela. Et quand nous avons enregistré l’album, nous n’avions pas d’autres rendez-vous, et nous avons donc fait énormément la fête.
Tom : J’ai toujours des phases. Je supporte parfois beaucoup pendant longtemps, puis je n’en peux plus. Jusqu’à récemment, j’en faisais beaucoup trop, et au mariage de Gustav, je me suis tellement lâché que je fais beaucoup moins la fête depuis.
Bill : Pour le moment, nous ne faisons pas du tout la fête, parce que je fais toujours très attention à ne pas tomber malade en tournée.

Comment fait-on la fête à L.A. ? Dans les clubs de la haute société ? En prenant des drogues ?
Bill : Il y a énormément de drogues à L.A. Tout le monde fume des joints, bien sûr, parce que c’est légal. C’est comme fumer la cigarette, tout le monde le fait. Sinon, les choses sont quand même différentes d’ici ; tout ferme à 2h du matin.
Tom : Tout est très sophistiqué, ce n’est pas du tout détendu et exubérant comme à Berlin.

Trouvez-vous cela bien ?
Bill : Oui, il y a des clubs cools que l’on ne trouve pas ici. Tout a plus de style là-bas. Les deux ont leurs avantages, on a parfois envie de l’un et parfois de l’autre.

En fait, est-ce que vous prenez encore le métro ?
Bill : Non.
Tom : Je n’ai encore jamais pris le métro.

Quoi ? Tu n’as encore jamais pris le métro ?
Tom : (secoue la tête)
Bill : Je dois aussi avouer que je ne sais pas comment les transports en commun fonctionnent. Je ne pourrais même pas lire un plan des bus. Je ne saurais pas comment aller de A à B, même en tram. Je n’ai jamais fait ça.

(Nous terminons notre promenade et nous rendons dans leur studio, où une femme [sans doute leur mère] leur prépare des petits pains.)

Cela n’irait pas si votre copine n’aimait pas votre musique, mais êtes-vous sceptiques en ce qui concerne les vraies fans ?
Tom : On est quand même sceptiques, parce qu’on s’est fort isolés au fil des années. Nous sommes en construction depuis que nous avons 15 ans, et dans ce cas-là, tu es très prudent par rapport aux journalistes et aux personnes qui s’intéressent à toi, ce qui est bien sûr le cas des fans. Mais je ne peux en principe pas l’exclure, parce que je peux comprendre que l’on soit fan de la musique. [rires]

C’est un dilemme.
Tom : Et c’est difficile quand on fait connaissance, parce que je sais toujours que la personne me connait déjà. Dans 98% des cas, elle a déjà lu quelque chose sur moi. Le seul endroit où ce n’est pas toujours le cas, c’est aux Etats-Unis.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez déménagé là-bas ?
Bill : Oui, tout à fait.
Tom : Au bout d’un moment, nous ne pouvions plus mener de vie privée et voulions aller dans un endroit où nous pourrions rencontrer des gens qui ne nous connaissent pas encore.

Tu racontes toujours que tu es une star du porno tchèque, non ?
Tom : Exactement. Je me demande toujours ce qui pourrait être réaliste. Nous avons un look particulier… Nous nous promenons comme ça dans la vie de tous les jours ; les gens se posent toujours des questions, surtout pour Bill. Ils disent souvent : « J’ai l’impression que je te connais », même si ce n’est pas le cas. À L.A., tout le monde veut immédiatement savoir si tu travailles dans le show-business et s’ils peuvent avoir des contacts intéressants grâce à toi. Je me demande toujours ce que je pourrais dire qui soit réaliste et qui n’ait rien à voir avec la musique. Et je dis alors souvent que je suis une star du porno. Bill dit qu’il est photographe.
Bill : Je ne sais jamais ce qu’on va croire, donc j’invente toujours des conneries. Une fois, je parlais avec quelqu’un qui était photographe, et il m’a dit : « Quelle est ta lentille préférée ? J’ai aussi un studio de photo. » Et je me suis dit : Merde, je ne connais rien aux appareils photos. J’ai alors dû inventer n’importe quoi. Une autre fois, quand nous étions à Miami, un gars est venu et nous a dit : « Salut, vous avez l’air de personnes grâce à qui je vais pouvoir gagner de l’argent. »

C’est une chouette salutation, ça.
Bill : Oui, et j’ai répondu : « Rien du tout, nous étudions et rendons simplement visite à des amis. »
Tom : Mais le problème était que nous étions là avec notre voiture et qu’ils l’ont vue tout de suite.
Bill : Oui, il a tout de suite dit : « Vous devez avoir de l’argent. » Et j’ai alors dit que nos parents ont beaucoup d’argent.
Tom : « Nous sommes des enfants de riches. »
Bill : Mais il ne nous a pas cru. Les gens ne nous croient pas quand nous disons ça. J’ai besoin d’une histoire plus réaliste.

Dis simplement que tu es étudiant en économie.
Bill : Oui. Ou bien je dis que mon hobby est de faire de la musique.
Tom : Mais alors tout le monde pense que tu aimerais être un artiste.
Bill : Et avoir du succès. Il y a déjà beaucoup de gens comme ça à L.A.

Ou concessionnaire automobile, comme ça vous avez une explication pour la belle voiture.
Tom : (à Bill) En fait, tu ressembles à un concessionnaire mielleux qui vendrait des voitures d’occasion. [rires]

Est-ce que vous vous tenez informés sur ce qui se passe en Allemagne ?
Bill : Un peu. On n’entend pas beaucoup aux Etats-Unis, si on ne fait pas l’effort de s’informer.
Tom : Mais assez peu en général, je m’occupe surtout de mes affaires. Quand on est en studio, détendus, et qu’on produit un album, on se préoccupe plus d’autres choses et on s’informe. Mais en tournée, ou durant la préparation de la tournée, on se lève le matin, on s’installe directement à l’ordinateur et on travaille. Dans ces moments-là, je ne m’occupe de rien d’autre que de Tokio Hotel.

Voulez-vous encore tout contrôler ?
Tom : En ce qui concerne le groupe, oui, malheureusement.
Bill : J’aimerais beaucoup déléguer certaines choses et être plus détendu. Nous avons reparlé de ça récemment. Nous avons en fait une immense équipe et chacun a ses propres tâches, mais au final nous vérifions tout et sommes très tendus.
Tom : En fait, nous payons beaucoup de gens tous les mois pour faire certaines choses, mais tout repasse par nous à la fin, et ça dure donc deux fois plus longtemps. C’est très difficile de sortir de cela. J’ai toujours très peur de perdre le contrôle. Je donne les choses à d’autres personnes et suis alors extrêmement frustré. C’est difficile, parce que je ne peux faire correctement mon travail d’artiste que si j’ai l’esprit libre.

Vous êtes des perfectionnistes, à ce que je vois.
Bill : Oui, absolument.

Vous vous ressemblez vraiment beaucoup.
Oui. [rires]

Qu’est-ce qui vous différencie, alors, si ce n’est même pas le goût en matière de femmes ?
Bill : Uniquement notre physique, je dirais, mais sinon… Je trouve ça difficile à dire, d’autres pourraient peut-être mieux en juger. Je suis peut-être plus intuitif et Tom est parfois plus réfléchi que moi.
Tom : Tu as un peu plus de discipline que moi. Tu es un peu plus têtu.
Bill : Mais je peux faire les choses rapidement et de manière irréfléchie, parce que je suis tellement impatient. C’est une de nos différences. Tu as plus de patience, et c’est pour ça que tu joues de plusieurs instruments. Je ne joue pas d’instrument, parce que je ne peux pas m’asseoir et apprendre quelque chose.
Tom : Bill est un peu plus émotionnel, et c’est pour ça qu’il est plus instinctif.
Bill : Pour moi, tout doit toujours aller vite. Je parle vite, je parle beaucoup, et je ne peux pas attendre longtemps pour quelque chose. Je ne travaille donc pas dans le bon milieu, parce que les choses peuvent parfois durer. C’est très dur pour moi. Et je ne peux pas non plus laisser un e-mail ou un sms sans réponse. Quand quelqu’un m’écrit, il reçoit une réponse dans les cinq minutes. Je n’ai jamais de ma vie eu de dettes envers quelqu’un, ni reçu de rappel de paiement. Je ne peux pas laisser les choses traîner. Tom me dit parfois : « Détends-toi, on s’en fout. » Je dois toujours tout régler tout de suite, et j’ai peu de considération pour les personnes insouciantes.

Peut-être que tu devrais effectivement étudier l’économie.
Bill : Oui, j’ai d’ailleurs toujours un bloc-notes avec moi et suis très organisé. [rires] Je sais toujours exactement ce que je ferai ensuite.

Une dernière question très importante pour le premier rendez-vous : écoutez-vous Drake ?
Bill : Non, moi pas.
Tom : C’est bien si on l’écoute ou si on ne l’écoute pas ? Je n’écouterais pas un album de Drake en entier, mais je trouve certaines chansons très bien, « Hold On, We’re Going Home ».
Bill : Oui, celle-là est bien.
Tom : En général, j’ai du respect pour les hits. Et cela m’est égal si c’est de la pop, du hip-hop ou du rock. Quand c’est bien fait avec une mélodie claire, j’ai au moins du respect pour ça. Et parfois je l’écoute.

Traduction par *Elena*

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